Début
1974, alors que j'étais plongé dans des études, ma femme est partie
avec un autre et nos 2 jeunes enfants. J'étais très triste me
questionnant sur le sens de mon existence, désormais vide. Il m'est
venu la pensée de poser la question à Dieu (je pensais qu'il existait,
sans plus). Avec un soupir inexprimable je me suis adressé à Lui. J'ai
ensuite "oublié" cette requète.
Quelques temps plus tard, le labo où je travaillais m'a envoyé en
mission dans un autre labo. Là j'ai tout naturellement parlé, avec une
personne qui travaillait avec moi. Nous parlions de la nature qui nous
entoure, de ses chef d'oeuvres d'ingéniosité, à la fois fonctionnels
et beaux en eux-mêmes, puis du créateur de cette oeuvre (je n'ai
jamais imaginé un tableau sans peintre ou une symphonie sans
compositeur), puis, lui m'a parlé de ce Dieu créateur qui nous a
adressé une "lettre" : la Bible ! Elle parle de ces
merveilles, mais également de la finalité de l'Homme, du futur auquel
il est promis, de l'amour de Dieu pour sa créature, mais aussi de sa
justice qui doit être satisfaite pour l'approcher... Certains aspects
m'intéressaient, d'autres beaucoup moins !
Quand, plus tard, il m'a invité à venir écouter un orateur dans son
assemblée, j'ai pensé "attention : secte ! méfie-toi !"...
Puis le soir de l'invitation venu, alors que j'étais alourdi par la
tristesse, j'ai pensé "qu'est-ce que je risque ? Là au moins je
ne serais pas seul, je rencontrerais des gens" et j'y suis quand même
allé ! J'y ai vu un orateur qui "rayonnait" de paix (Ralph
Shallis) et semblait avoir, comme les autres dans l'assemblée, une
tranquille (mais ferme) assurance, tant pour le présent que pour le
futur ! De plus il y avait une atmosphère générale de joie : tout ce
qui me manquait, la confiance, le bonheur, la paix, la joie
de vivre !
Je suis revenu... et dans Sa miséricorde le Seigneur m'a convaincu
qu'Il était bien Celui que je cherchais ! J'ai eu la certitude qu'IL
EST Dieu et Lui ai ouvert la porte de mon coeur...J'ai compris que tout
ce dont nous avons besoin se trouve à la perfection dans la seule
personne de
Jésus-Christ, parfaitement Homme et parfaitement Dieu !
J'avais ainsi "la" révélation du sens de l'existence ! Tout
a repris vie et couleur autour de moi ! Merveilleux !
Dieu n'avait pas oublié ma requête ! Je
me suis aussi rappelé que, lorsque j'étais enfant, j'avais bien aimé
les paraboles de Jésus (mais pas ce qu'on m'avait dit la vague teinture
doctrinale catholique que j'avais reçue) : j'avais trouvé ce
personnage si attirant. Je me suis souvenu que, bien avant encore, dans
ma toute petite enfance bousculée, j'avais déjà crié
vers Lui sans vraiment le nommer.
D'accepter le Seigneur comme sauveur
personnel ne fut que la première d'une série d'expériences où j'ai
appris à connaître mon Sauveur ! Je ne regrette pas de lui avoir dit
de tout coeur : "puisque tu existes, je veux te connaître !".
Ma foi n'a fait que grandir avec le temps et j'ai un coeur de plus en
plus ardent pour Lui.
Nouvelle recherche :
J'ai dévoré, lu et relu la Parole, écouté des messages, des conférences,
participé à des rencontres, fait de l'évangélisation et de ce fait,
défendu très tôt ma foi vis à vis d'incroyants.
J'ai eu ainsi la force de traverser toutes les épreuves que j'ai dû
affronter : accepter d'être méprisé durant ce divorce -tout se détruisait
dans ma vie et faute de pouvoir faire autre chose, je me suis confié
dans le Seigneur qui m'a conduit à "laisser aller",
contrairement à ce que ma
combativité naturelle m'aurait porté à faire-. Même le jugement,
dans la mesure où l'on m'avait "chargé" de quantité de
torts, fut injuste !
L'Esprit-Saint fut mon consolateur ! Puis d'autres situations sont
venues peu à peu cicatriser ma plaie.
J'ai goûté qu'il était bon de vivre dans la Paix du Seigneur. j'ai
connu aussi des chutes qui m'ont beaucoup instruit, quelques ennuis de
santé, etc... Mais j'avais un coeur pour le Seigneur et, par sa miséricorde,
je suis demeuré fermement attaché à Lui !
J'ai fréquenté plusieurs assemblées évangéliques de tendances
diverses, y compris pentecôtistes, peu de temps pour ses dernières car
je les trouvais bien trop basées sur les sentiments, les impressions et
de fait trop "charnelles".
Une question diffuse se précisait peu à peu en moi. Pourquoi tant de dénominations,
chacune appuyée sur sa façon de voir, sur sa "spécialité",
sur ses dons, alors que la Parole (Eph. 4, par exemple) montrait que
tous les aspects devaient participer à l'édification de l'Eglise ?
D'ailleurs où était-elle cette Eglise en cours d'édification ?
N'est-il pas dit dans 2 Pierre, 5 : "...édifiez-vous (pas plus
tard, c'est au présent, maintenant !)..." ? Je ne voyais ça nulle
part. On justifiait cette situation bizarre en disant que cela représentait
la "diversité du corps de Christ" ! Au bout de quelques années
j'étais insatisfait, non seulement de cette situation, mais aussi de ma
vie chrétienne.
Pourtant j'aimais mon Seigneur !
Pour Lui j'entrepris avec quelques frères et soeurs de faire, au moins
une fois par semaine pendant plusieurs heures, de l'évangélisation
dans les rues de Paris. Je recommandais aux rares personnes touchées,
d'aller dans des assemblées les plus proches de chez elles. Mais le
"pays est aride" et j'ai eu peu d'échos de ces démarches. De
plus, en quelques mois à peine, le
groupe d'évangélisation avait fondu et souvent nous nous retrouvions
à 2... ou moi tout seul !
Même dans cette situation j'évangélisais, comme une offrande faite
par amour du Seigneur. Je distribuais des petits tracts écrits spécialement
pour accrocher et parler avec les uns et les autres de mon merveilleux
Christ -qui pouvait devenir le leur aussi-. J'ai souvent mis la main à
ma poche pour aider des gens en difficulté, j'ai même une fois donné
mon pull à un clochard qui avait froid. Tout par amour de mon Dieu qui
s'était lui-même offert en sacrifice pour les hommes et dont je leur
parlais. Je n'attendais rien en retour, j'étais d'autant plus désintéressé
que je n'avais plus grand chose. Je ne pensais pas que Dieu lui-même
devait y attacher beaucoup d'attention. La suite m'a amplement démontré
le contraire !
Simultanément j'étais en recherche, à cause de l'insatisfaction de ma
vie chrétienne et de la chrétienté elle-même (systèmes) dont j'étais
déçu.
C'est ainsi que j'ai rencontré un frère dans la rue. Nous avons prié
ensemble, puis il s'est mis à invoquer "Seigneur Jésus !".
Moi-même, bien disposé à l'égard du Seigneur, j'ai simplement invoqué
avec lui et j'ai goûté alors une merveilleuse onction intérieure du
Saint-Esprit à laquelle je ne m'attendais pas (le frère ne l'a pas goûté
à ce point non plus) ! Il m'a aussi parlé de "l'Eglise",
mais il me semblait que ce qu'il disait là-dessus je le savais déjà,
n'avais-je pas étudié la Parole sur ce sujet ?
Nous nous revîmes, puis comme c'était le mois de novembre et qu'il
logeait sous une tente, je l'invitais à venir habiter quelques temps
chez moi. Nous eûmes vite fait de déménager son matériel de la
banlieue Est vers ma banlieue Ouest !
Nous avons beaucoup partagé, prié, invoqué durant son séjour ! Et
c'est après un partage sur la différence entre Babylone (religion) et
Jérusalem (là où Dieu donne la Paix, l'Eglise que Dieu veut, préfiguration
de la Nouvelle Jérusalem, unique et Sainte), que j'ai réalisé véritablement
ce que le Seigneur voulait pour son expression sur la terre en cet âge
! J'ai
aussi fait une expérience qui m'a un peu effrayé (vision comprise 20
ans plus tard alors que j’y pensais, ce que je n’avais guère fait
entre temps, doutant qu’elle était du Seigneur) !
Dans les mois qui avaient précédé déjà, j'avais été très touché
par des passages bibliques tels que le psaume 133 (...qu'il est doux
pour des frères de demeurer ensemble...) ou "sortez du milieu
d'elle -Babylone- mon peuple", en plusieurs endroits de la Parole,
sans savoir vraiment pourquoi et qu'en faire. Maintenant je sais que
beaucoup entendront le même appel, mais y obéiront-ils ?
Très vite j'ai demandé à ce frère de m'amener dans l'assemblée
qu'il fréquentait. Et là, j'ai vraiment eu cette expérience du psaume
133, un échantillon de ce que devait être la communion fraternelle
telle qu'elle est décrite dans Actes 2:42, par exemple, au début de
l'Eglise ! Cela devait vite se révéler bien plus riche que ce que
j'aurais pu imaginer
(voir Eph. 3 : 20, " ...à Celui qui peut faire bien plus que tout
ce que nous demandons et pensons..."). Le Seigneur m'avait conduit
à trouver ce que je cherchais ! Je peux dire Gloire à Son nom ! Mais
il me réservait encore bien d'autres surprises...
L'Eglise
!
Nous nous sommes follement réjouis du Seigneur, surtout les premières
années, car après, le diviseur, l'ennemi a fait son oeuvre aussi hélas
!
Nous étions assidus, avant et après le travail, matin et soir pour
prier, pour se nourrir mutuellement et copieusement de la Parole, pour
avoir de la communion fraternelle tous ensemble. La lumière brillait
fort et dès que du péché ou des traits de notre moi nous exposaient,
l'affliction de notre conscience nous amenait à traiter cela avec le
Seigneur à la croix sans que personne nous l'aie demandé ! Ensuite,
comme il était bon de savourer la victoire que nous avons en Jésus !
Après avoir goûté la "mort" à nous mêmes on expérimente
toujours la "vie de résurrection" qui sont incluses dans le même
Esprit de Christ et expérimentées toujours dans cet ordre !
Les journées étaient autant d'occasions de s'entraîner à "vivre
Christ" au travers des situations que chacun rencontre du fait même
qu'il est dans le monde (mais pas "du monde"). J'ai connu un
amour renouvelé pour le Seigneur, plus fort même que le "premier
amour" que j'avais connu pour lui lors de ma conversion, mais cette
fois-ci au travers de cette miniature de
l'Eglise bâtie dans l'unité de l'Esprit, dans la communion fraternelle
!
En ce temps là j'avais déménagé à Paris pour vivre avec ces frères
(début 79).
Celui
qui m'avait amené dans ce chemin fit de grosses bêtises et s'éloigna
de nous. Je vécus dans un appartement avec d'autres frères, baignant
dans l'ambiance de la vie communautaire en Christ. Quelle riche vie
spirituelle cela développe !
Nous participâmes à beaucoup de conférences (surtout en Suisse et
en Allemagne). La Parole était pratique et abondante ! Où que nous
nous trouvions, partout dans le monde les frères que nous
rencontrions ou qui passaient étaient d'une étonnante proximité ,
comme les membres d'une famille qui se sont toujours connus !
Bien sûr les problèmes et les chutes inhérentes à notre nature
humaine n'ont pas manqué, les frères qui abandonnent, repris par
leurs problèmes ou d'autres facettes du monde non plus !
Cette "restauration" de l'Eglise selon le modèle voulu par
Dieu avait démarré à la fin des années 20-début 30 en Chine au
travers de Watchman Nee, frère que le Seigneur a glorieusement utilisé
pour cela. Toutefois une autre "restauration" de même
nature avait déjà existé un siècle avant avec "les frères"
dont Darby et Newton furent les figures de proue...jusqu'à ce qu'ils
se divisent sur des opinions entre frères "étroits" et
"larges". Ils sont ainsi passés de "Philadelphie"
(amour fraternel) à "Laodicée" (opinion du peuple). Et
cette entreprise de l'Esprit-Saint ne put aller plus loin.
D'où cette seconde restauration... qui s'amplifia et dura dans son
intégrité jusqu'à la fin des années 80. En fait c'est après 1985
que le dérapage du principal frère utilisé par le Seigneur, puis
des divisions qui s’en suivirent sont apparus...
J'ai compris en plusieurs étapes "Que celui qui croit être
debout prenne garde de tomber..." ! En fait plus un frère a été
utilisé par le Seigneur, plus il risque de chuter par orgueil
spirituel, comme Satan ébloui par son propre éclat...
Dans la grâce du Seigneur je n'ai jamais eu une quelconque position,
au contraire mon Dieu m'a appris à m'humilier et j'en ai de la
gratitude pour lui ! Ne recherchons pas ce qui est élevé, ni à être
"reconnus" ! Puisque le Seigneur nous aime et s'est lui-même
humilié pour nous, a plus forte raison devons-nous en faire l'expérience
!
Aujourd'hui, en l'an 2001, il reste quelques assemblées très
vivantes de cette seconde "restauration", en tout cas en
Europe (et sans doute ailleurs). C'est, à mon sens, un germe
indispensable de la nouvelle restauration qui doit se développer dans
le futur.
Je suis resté fidèle à cette vision de l'Eglise que Dieu m'a fait
connaître fin 78, alors que j'étais déjà chrétien depuis près de
5 ans. Même si j'ai vu des dizaines de frères (un peu partout)
tomber, partir ...et bien des choses affligeantes, j'ai aussi appris
à rester fidèle au Seigneur et à ce qu'il m'a montré. Il doit
toujours en être ainsi, nous devons marcher selon l'appel que nous
avons reçu, intimement liés à Notre Bien-Aimé ! Mais pas isolés,
ce serait vraiment risquer l’affadissement, l'égarement ou pire
encore l'orgueil d’avoir un plus spirituel et donc la suffisance !
Le Seigneur nous place dans l'assemblée des saints et parle beaucoup
au travers d'elle !
Heureusement je ne suis pas le seul dans ce cas et nous avons vu le
Seigneur regrouper quelques familles dans la ville de la banlieue
sud-est où je demeure maintenant. Nous formons une de ces petites
communautés vivantes. J'ai l'intuition que ce que l'Esprit Saint a
suscité 2 fois, il va le faire, mieux encore et avec tous les dons en
plus comme dans l’Eglise primitive, une troisième. Je ne sais ni
comment, ni quand, ni qui en fera partie, mais je veux en être ! Nous
devons prier pour que cette expression glorieuse qui doit manifester
la lumière de Christ dans les ténèbres des derniers temps ! (cf.
Jean 17)
J'ai une petite remarque à faire à ce sujet : on croit généralement
que c'est du côté des pentecôtistes qu'il faut regarder les
mouvements de l'Esprit pour cette expression. En fait, les expériences
que j'ai eues chez eux m'ont montré qu'elles restent assez extérieures,
alors que celles dont je viens de parler sont intérieures et
profondes. De plus elles sont corporatives et pas seulement
individuelles. C'est, ensuite, une conséquence normale qu'elles s'extériorisent.
Les unes, profondes, sont pour la vie intérieure (Esprit
"pneuma" dont Jean 20 parle lorsque le Seigneur
"souffla" sur les apôtres), les autres sont indispensables
pour le témoignage et la propagation de la foi (Esprit "qui revêt"
–extérieur- dans Actes 2).
Au début de ce temps d'approfondissement de ma vie intérieure avec
Dieu, ma situation familiale a changé, le Seigneur m'a donné une
merveilleuse épouse... mais ceci est un autre témoignage pouvant
illustrer comment l'Esprit du Seigneur peut conduire le mariage.
Jean
Recommander cette page
|